Les communes tirent le gros lot

13 Nov

Début 2015, les baux de chasse seront renouvelés en Alsace.Une source de revenus qui n’est parfois pas négligeable pour les communes du secteur.

La chasse. Crédits: sepaq.com

La chasse. Crédits: sepaq.com

Le 2 février 2015, ils auront signé pour les neuf prochaines années. Comme le prévoit le droit local, les baux de chasse sont en plein renouvellement.
Différents modes d’attribution des lots existent, mais la plupart des communes, d’après un président d’un groupement cynégétique, ont choisi le gré à gré. Pour certaines communes, le gain est conséquent. Russ par exemple, est doté de quatre parcelles qui regroupent 880 hectares de forêt. « Les lots forestiers sont beaucoup plus prisés et ont des loyers plus élevés que ceux de plaine », précise le président de l’un des groupements cynégétiques. « Depuis 36 ans, nous avons le même locataire sur les lots 1 et 3, deux autres louent les lots 2 et 4 », explique le maire de Russ Marc Girold.

« Cette année, nous avons établi des clauses spécifiques très contraignantes »

Les locataires sortants ont jusqu’au 1er novembre pour exprimer leur intention ou non de renouveler leur bail. « Mais cette année, nous avons établi des clauses spécifiques très contraignantes », poursuit l’élu. Parmi elles, un contrôle par corps des chevreuils, l’obligation de faire un point annuellement
sur le plan de chasse sans quoi la commune se réserve le droit de rompre le bail, ou encore, après plusieurs avertissements à l’adjudicateur, le versement de 500 € pour tout propriétaire particulier qui aurait à déplorer des dégâts de gibier. Marc Girold justifie : « Le fonds d’indemnisation
des dégâts de sanglier n’est versé qu’aux exploitants agricoles et ne concerne pas les particuliers. Ensuite, nous estimons que c’est bien beau de percevoir un loyer grâce à la chasse, mais si parallèlement nous constatons toujours de lourds dégâts, cela ne sert pas à grand chose. » Et les loyers perçus ne sont pas pour déplaire aux communes. Pour Russ par exemple, cela s’élève à 45 000 € par an, sur un budget d’environ 1,3 million d’€.
Le loyer du lot 1 par exemple (559 hectares dont 321 boisés) s’élève à 17 050 € par an. À Plaine, commune qui loue cinq lots, le produit net de la chasse s’élève à 40 769 € par an. « Il faut y enlever la cotisation accident agricole qui s’élève à 8 000 €», précise Pierre Grandadam, le maire. À Westhoffen, il est d’environ 54 000 € par an. « Sur cette somme, il faut retirer 30 000 € de cotisation accident agricole et parfois, certaines années, nous prélevons
encore 30 000 € pour l’entretien de la voirie rurale car notre commune ne dispose pas d’association foncière », explique Pierre Geist, maire du village.

Delphine Jung

Lire l’article complet dans les DNA du samedi 23 octobre – Pages locales de Molsheim-Obernai

MINUTE VÉGÉTARIENNE_Billet d’humeur

Et l’Homme dans tout ça ?
Pour certains, il est difficile d’envisager la mise à mort d’êtres sensibles pour le plaisir, même si l’excitation de la traque peut être compréhensible. Un peu comme le ferait un féru de photo qui campe des heures pour apercevoir le groin d’un marcassin. Pour justifier cette passion, certains chasseurs évoquent les dégâts des sangliers qui remuent la terre, les écorçages et l’abroutissement. Et si nous en cherchions les causes ? La surpopulation de sangliers est due à l’absence de prédateurs naturels comme le loup ou le lynx comme l’a souligné un élu. À qui la faute ? Elle est aussi due au changement climatique : les températures plus douces depuis quelques années ont joué un rôle important dans la non baisse de mortalité des marcassins. Là encore, à qui la faute ? On a donc besoin aujourd’hui de « réguler » la population du gibier. Ce dont la nature, jusqu’à ce que l’action de
l’humain ne vienne tout chambouler, s’occupait très bien toute seule.
Il semble facile de traquer les cerfs et sangliers pour les empailler. Pourquoi pas pour les stériliser ? Un coût probablement élevé mais à long terme, peut-être la panacée. Moins de sangliers donc moins de dégâts. Moins de chevreuil donc la forêt mieux préservée. Et le tout, sans tirer une seule balle. Est-il question de placer les sangliers et les biches au-dessus des hommes ? Non. Être vraiment Homme, c’est-à-dire un animal avec quelque chose
en plus, c’est aussi mettre sur un pied d’égalité ce qui est humain et ce qui ne l’est pas.

 

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