Archive | septembre, 2012

Berlin Traum_

28 Sep

Crédit: Delphine Jung

Crédit: Delphine Jung

Crédit: Delphine Jung

Crédit: Delphine Jung

Crédit: Delphine Jung

Crédit: Delphine Jung

Crédit: Delphine Jung

Vous avez dit « slim »?

28 Sep

Comme toutes nanas qui se respectent, j’ai besoin de ma dose de shopping. Je pars donc en mission. Comme je suis aussi lobotomisée par les impératifs MODales qu’on nous fourre dans le crâne, je voulais LE pantalon de couleur que toutes les it-girls ont en ce moment. Je sais aussi que rien n’y personne m’en empêchera.

SAUF LE SLIM

Vous le connaissez peut-être mieux que moi. C’est le pantalon moule-chatte du sexe qu’on nomme faible. C’est celui qui hante les vitrines. C’est celui dans lequel Kate Moss montre son petit cul bien rebondi. C’est celui que vous voyez partout, tout simplement. Il vous nargue, vous rappelle qu’il n’épousera jamais vos formes. Parce que oui, le jean slim, c’est le jean des filles minces. Très minces. Les brindilles, les sticks, sans hanches, avec un petit fessier ferme, mais surtout pas de hanches. Seulement voilà, où que vous soyez, il est là, et trône fièrement sur les étals. Il vous hurle « essaye encore ». Vous comme moi, vous êtes des filles fortes, vous vous dites « je l’aurai ce slim, un jour je l’aurai. J’aurai sa peau lorsqu’il collera à la mienne ». Alors vous cherchez votre taille dans ce monticule de fringues. 36. 36. 36. 38. 36. HA enfin, un 40. Là, l’espace d’un instant, vous vous dites: « S’il font des jeans skinny pour les tailles 40, c’est que ça doit m’aller »

Au passage, vous prenez un petit haut mignon, histoire de compléter. Dans la cabine,vous quittez votre petit jean, coupe droite dans lequel vous êtes si bien et vous entreprenez d’enfiler ce magnifique pantalon vert rouge. votre pied glisse contre cette matière douce qu’est le strech. Enfin il parait que c’est du strech. Ca commence déjà à coincer au niveau des mollets. Le pire reste à venir. Il arrive. Vous vous entortillez dans votre putain de jean slim-skinny-serré-(mais)sexy (?). Vous le tirez vers le haut et enfin vous fermez le bouton. (J’ai bien pris du 40?) Là, votre regard se lève. Doucement. Vers la forme exténuée par l’effort qui se reflète dans le miroir. « Est-ce que c’est bien moi? » C’est un échec cuisant. Vous le savez.  Vous n’en aurez jamais.

Credits: Debo

Une journée de grève.

4 Sep

Sant titre – netepromenesdoncpastoutenue

Elles étaient flambants neuves dans leur petite boite, emmitouflées dans le papier crépon que la vendeuse avait soigneusement mis tout autour d’elles pour les protéger. C’était une paire d’escarpins rouges vernis, avec une grosse boucle pour les fermer, perchées sur un talon de 8cm. Elles avaient été achetées la veille dans un grand magasin parisien. Il leur tardait de sortir en ville: le glissement d’un pied froid dans son décolleté, la dureté de l’asphalte, l’écrasement des autres chaussures dans le métro, le contact doux avec les collants de la femme qui venait de les acheter. C’était sans compter la grève qui se profilait ce jour-là. Ce n’était pas en escarpin que la femme allait manifester. Les petites chaussures rouges allaient rester dans leur boite neuve où elles se sentaient en sécurité. Elles ne verraient pas la lumière du jour se refléter sur leur peau reluisante, elles ne marcheraient pas dans les flaques d’eau et elles ne se coinceraient pas le derrière dans les creux des rues pavées parisiennes.

Imprégnées de l’odeur du magasin d’où elles venaient, le petit autocollant indiquant qu’elles étaient du 39 leur collait encore à la semelle. Ca les grattait. Les autres paires de chaussures les jalousaient. Au début, elles sentirent la chaleur monter en elles, observées de toute part, elles étaient gênées et rougissaient. Des baskets usées et des mocassins troués, des bottes pas cirées et des pantoufles délavées, c’était elles les plus belles. Mais elles ne pensaient qu’à demain. Ce serait enfin à elles de sortir de ce placard puant les pieds.

Delphine J.