Archive | novembre, 2011

Le choix dans la date

30 Nov

VENDREDI, CE N’ETAIT PAS LE 25 NOVEMBRE. Vendredi, c’était la 12ème journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Alors, en plus de manger du poisson, il était de bon ton d’observer une contrition de 24 heures, voire d’y consacrer son statut Facebook.

Nationale ou mondiale, les journées thématiques de sensibilisation constituent une manière plutôt pratique de découper le temps. Il en existe 240 à travers le monde. Les journalistes peuvent s’en faire un agenda prêt à l’emploi, les autres n’ont qu’à battre leur coulpe à un rythme quasi quotidien. Pour les pouvoirs publics, c’est l’occasion de « réitérer les engagements ». Du côté des associations concernées, le but est de faire un maximum de bruit en un minimum de temps. La fenêtre d’opportunité est si vite refermée. Mardi 29, il s’agira déjà d’être solidaire avec le peuple palestinien. Deux jours plus tard, nous lutterons contre le SIDA. Le lendemain, contre l’esclavage.

Crédit: Delphine J.

Mais les femmes n’ont pas à se plaindre. Qu’elles soient veuves (23 juin), rurales (15 octobre), mutilées (6 février) ou battues, les Nations-Unies ont envisagé tous les cas de figure. Le 24 février 2011 a même était lancée la branche ONU Femmes. Sinon, rendez-vous le 8 mars pour celles qui n’auront été ni violée ni excisée. Sans compter les moins officielles journées des secrétaires et adjointes administratives, des sages-femmes ou des ménopausées, cinq journées par an sont consacrées aux femmes. Ce n’est pas trop mal pour environ la moitié de la planète.

Ça fait prendre l’air aux féministes.

C’est l’occasion de rappeler quelques chiffres. C’est mieux que rien. Mais ça n’empêche pas une journaliste de France 3 d’être frappée et sexuellement agressée place Tahrir, au Caire. Ça n’efface pas les presque 330 000 viols commis chaque année dans le monde. Parce qu’il n’est nul besoin d’être un Égyptien frustré pour déconsidérer les femmes. Le mal est insidieux et justement pas toujours mâle.

Premier réflexe de Reporter sans Frontières : céder à la loi de la misogynie. Sans doute pour protéger celles qu’on ne finit pas de penser comme faibles. « Pas d’autres solutions », selon l’organisation qui s’est finalement rétracté. Il y a pourtant celle de la réflexion et de l’éducation. Mais le débat sur le sujet est rare comme une journée internationale. Les progrès sont lents, imperceptibles, mais ils existent. Aujourd’hui en France on conçoit sans trop de peine qu’une trentenaire puisse être célibataire.

Le 25 novembre, il n’y a pas si longtemps, c’était les Catherinettes

Camille Lorente

Voyage en train

28 Nov

Osez l’anti-presse féminine

26 Nov

₪ Vous l’avez remarqué, les femmes sont avides de sexe, superficielles, fashionista, grandes cuisinières, et ultra consommatrices. Petit debrief de ce qu’on trouve dans la presse féminine. ₪

Rien de tel qu’un petit magazine féminin pour se remonter le moral. Ou pas. Sur la plage, ça ne vous suffit pas de reluquer les filles toutes plus belles les unes que les autres. Surtout plus belles que vous. En fait vous ne reluquez pas, vous vous comparez. Double dose quand vous commencez à feuilleter un Elle, Glamour, Cosmopolitain, ou Marie-Claire. Elles vous dégoutent. Vous culpabilisez en regardant le paquet de chouchous que vous venez d’acheter à un vendeur à la sauvette. Un œil sur le magazine, un œil sur ce délicieux en cas. Heureusement, vous découvrez dans le sommaire que 4 pages sont consacrées au « régime express ». Sauvée.

Les conseils sont simples au final. Il suffit de bouffer de la salade et des fruits, faire 6km à pied, avoir un coach perso, ne plus boire de vin ni de bières, ne plus aller dans les fast food, ne plus crouter devant la télé, bref, les plaisirs de la vie quoi.

Une fois que vous aurez mis en pratique ces excellents conseils régime, vous pourrez enfin niquer. On vous dira même comment faire, comment parler à votre partenaire selon sa catégorie socio-professionnelle, quelle tenue sexy mettre et comment le faire crever de plaisir pour qu’ensuite, vous creviez de plaisir. C’est obligé. Vous entendez? O-BLI-GE ! Si vous n’avez pas d’orgasme après tous ces conseils, vous êtes un cas désespéré. Au pire, on vous donnera quelques conseils pour optimiser vos plaisirs solitaires. Là aussi, si ça ne vous arrive jamais, vous avez sûrement un problème psychologique.

Mais avant il faut réussir à se mettre en avant, et la compétition est de plus en plus rude. La concurrence est de mieux en mieux gaulée, de mieux en mieux épilée, a des cheveux de plus en plus soyeux et le teint de pêche que vous n’aurez jamais. Vous faites preuve de mauvaise volonté, avec tous les conseils beauté qu’on vous rabâche. Mais pourquoi n’avez-vous pas encore acheté la crème DIOR anti-rides à 150€ franchement ? Et ce super mascara auto-tournicotant de Lancôme à 50€ ?

Il en va de même pour la mode. Parce que oui, forcément, vous vous habillez comme un sac à patate. Les couleurs de vos fringues ne sont pas coordonnées et ils ne mettent pas vos formes en valeur (tant mieux, selon la moyenne du magazine, vous êtes de toute façon obèse), justement parce que les couleurs ne sont pas coordonnées. Au placard vos chaussures ERAM et vos pantalons BERSHKA à 30€. Pour être sexy, il faut avoir la carte bleue qui va avec. Il n’y a que dans un slim Hugo Boss que vous serez belle, il n’y a que dans un gilet GUCCI que vous serez rayonnante, il n’y a que dans des talons JIMMY CHOO que vous aurez une dégaine de star. Par contre, ça vous coutera quelques milliers d’euros. Mais avoir du style, ça a un prix. Désolée.

Le problème, c’est que le régime salade-soupe-salade n’a pas eu l’effet escompté, et à moins que vous ayez la dégaine de Gisèle Bundchen, ces fringues sont littéralement immettables. Mais à défaut d’avoir du style, vous vous devez AU MOINS d’être une bonne cuisinière. C’est obligé, vous êtes une femme. Il y a à la fin du magazine quelques recettes bio et light avec plein d’ingrédients impossibles à se procurer au supermarché du coin: de la farine d’épeautre, de la moutarde de betteraves, des feuilles de sauges fraîches, ou des canneberges déshydratées. Parfois, il y a même des ingrédients dont vous ignoriez l’existence: de la fontina coupée en tranches ou de l’euphraise. Mais bon, ça a l’air bon, alors faites un effort !

Un peu plus loin, on vous sert dix pages « spécial mode » avec plein de photos trop belles avec des couchers de soleil trop beaux et des filles trop belles. Il faut bien vous rappeler à quel point vos cuisses sont cellulités et votre peau terne, vos seins pas assez galbés et votre ventre grassouillet. Cela a une importance pour les pages pub suivantes. Ces pages pub suivantes sont souvent déguisées, du style « les derniers accessoires ABSOLUMENT ESSENTIELS » (sinon vous êtes has-been), ou bien on vous présente une star et son univers : LE bouquin qu’elle lit que vous devez donc aussi lire, LA crème qu’elle met pour être si belle que vous devez aussi acheter, LE pantalon qui la rend si sexy que vous devez aussi vous procurez. Ils sont sympas, au moins ils imaginent que le régime des premières pages a marché sur vous. Mais les meilleures pub sont celles des crèmes anti-cellulite avec des gonzess en maillot de bain qui exhibent leur jambes parfaitement lisses, histoire de montrer combien la crème marche bien, surtout si vous n’avez pas de cellulite.

Par la suite, on vous suggère de faire un test. Un psychotest en fait. Ça fait plus mieux et moins ‘contrôle’. Les test, c’est parce que la femme moderne ne se comprend pas et ne se connait pas. « Est-ce que mon couple va durer ? » (on ne vous l’a pas dit, mais les journalistes de presse féminine on des talents divinatoires), « De quoi ai-je besoin pour être heureuse ? » ou mon préféré : « Je suis amoureuse ou bien ? » (on sait jamais, vous vous trompez peut-être), ou encore « Suis-je 100% à l’aise avec moi-même ? ». Un ramassis de questions avec des réponses qu’on va donner en sachant déjà le résultat. Souvent, on regarde les résultats avant même de faire le test psychotest, histoire d’orienter les réponses. Car dans le test « Quelle chaudasse êtes vous ? » mieux vaut tomber sur « vous êtes une vrai déesse de la séduction » que « vous avez du mal, mais avec nos supers conseils à deux balles, vous allez y arriver ».

Pour nous achever, il y a les pages « psycho-tout-court-sans-test-avec-juste-des-conseils-bidons », où le magazine se prend pour une encyclopédie freudienne en bas résilles. C’est souvent dans ces pages qu’on trouve (enfin) la solution pour récupérer son ex, se réconcilier avec une copine a qui on a volé son mec ou encore comment ne pas se sentir coupable parce qu’on n’a pas allaité. Le mieux, ce sont les pages « Osez assumer vos formes » où on vous colle une pub glossée avec une nana super bien gaulée à côté.

Bref, la presse féminine, c’est un ramassis de trucs pour faire culpabiliser. Heureusement que certains sauvent la mise avec un peu d’actu. Le problème, c’est que l’actu, ça nous déprime. On aurait donc presque envie de se trouver une petite crème à 150€ pour se remonter le moral vider son porte-monnaie.

D.J

Portfolio: Friches en couleurs

25 Nov

Visite guidée dans les méandres de l’usine à papier de Rosheim, fermée en 1993, où la nature avait commencé à reprendre ses droits. Ces dernières années, ce sont les tagueurs qui en ont fait leur fief en donnant, à travers leurs dessins, une nouvelle vie à l’usine.

 

Passage de l’ombre à la lumière…

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★ A dream come trou !

24 Nov

Bischoffsheim

Aujourd’hui, je dit de la merde. On ferra avec.

Retour des pays poivrés et détrempés. Il aurait voulu qu’ils se rencontrent dans un ascenseur, elle en pyjama prête à partir retrouver la pluie et lui un oreiller sous le bras. Il aurait aimé lui offrir sa brosse à dent mais elle n’aimait pas l’odeur du tabac. Il aurait aimé tenir droit au lieu de tomber dans le lavabo. Il aurait aimé cracher plus loin qu’elle au lieu de demander ses doigts pour apprendre à siffler. Il aurait voulu savoir mentir et lui dire que partir c’est pas le pire. Il aurait voulu qu’elle soit fière. Il aurait aimé apprendre la patience. Il a tellement voulu qu’il n’a pas su et il a perdu.

Paris_Une journée de grève…

23 Nov

… racontée par des escarpins

Elles étaient flambants neuves dans leur petite boite, emmitouflées douillettement dans du papier de soie. C’était une paire d’escarpins pourpres vernis, fermées une grosse boucle, perchées sur un talon de huit centimètres. Elles avaient été achetées la veille par une jeune femme élégante dans un grand magasin parisien.

Pour l’heure enfermées dans un placard, elles se sentaient reluquées. Jalousées par une horde de mocassins troués, de bottes pas cirées et de pantoufles délavées.

Un véritable bal des casse-pieds.

Gênées et rougissantes tout d’abord, une certitude ensuite : elles étaient les plus belles. Malgré les sarcasmes et même si l’autocollant « 39 », collé à leur semelle, les grattait, elles n’auraient pas voulu, ce jour-là, quitter la sécurité de leur refuge : la grève se profilait, avec son lot de manifestations. Aux baskets usées la dureté de l’asphalte, l’écrasement des autres souliers dans la mêlée, les flaques d’eau, le creux des rues pavées parisiennes, l’énervement, les kilomètres avalés et autres cortèges interminables. Les petites chaussures rouges quant à elle, ne pensaient qu’au lendemain. Quand la jeune femme, apaisée, glisserait dans leur décolleté. Quand la lumière du jour viendrait se refléter sur leur peau reluisante. Quand elles pourraient, enfin, parader en ville, et quitter ce placard qui pue les pieds.

Delphine Jung

Sans titre I

20 Nov

Sexe toujours

20 Nov

Idées reçues, fausses croyances et sujets tabous, la sexualité des plus de 50 ans intrigue.

 Le sexe après la ménopause, le sexe avec les pilules magiques. Le sujet mérite d’être effleuré. Chatouillé même. En 2007 un rapport dévoile que 73% des Américains de 54 à 67 ans font toujours l’amour. Problèmes d’érection et sécheresse vaginale sont finalement les principaux obstacles à l’activité sexuelle des plus de 50 ans car l’envie ne manque pas.

Il y a donc une vie après la ménopause. Eh oui, les quinquagénaires aussi ne pensent qu’à ça !

Elle a 50 ans, quelques rides et une sexualité épanouie. « La fleur de l’âge » dit-t-elle. Elle s’appelle Christiane, elle a les cheveux décolorés et sent la lotion pour bébé. Sans détour, elle parle de sa vie sexuelle quelque peu tumultueuse. Rare pour une quinquagénaire ? Il parait. Elle confirme : « non, ça n’en parle pas, mais ne croyez pas que la tempête sous la couette a perdu de son intensité ! ».

Christiane est l’ancienne patronne du George V, un club gay de Grenoble. Après 20 ans de mariage, elle découvre et affirme son homosexualité.

Pourquoi a-t-on l’impression que les plus de 50 ans n’osent pas parler de leur sexualité ? Parce que la société les enferme dans un moule qu’il est difficile de briser. « J’ai grandi dans une famille où être homo, c’est être malade, et où le sexe, c’était sale ». Pourtant Christiane est persuadée que l’éducation ne conditionne pas forcément le rapport avec la sexualité.

Catherine Toulotte, sexologue à Grenoble confie que malgré ce qu’on pourrait penser, les plus de 50 ans parlent avec aisance de leur sexualité. « Environ 20% de mes patients ont plus de 60 ans, et la plupart sont des hommes. Ca ne leur pose aucun problème d’en parler ». Même constat dans les sex-shops. Michaël, vendeur à l’Erotic Shop de Grenoble confirme : « Environ 40% de notre clientèle a plus de 60 ans ». La plupart étant des hommes à la recherche de vidéos pornographiques essentiellement. « Les gadgets, c’est plutôt pour la tranche des 30 – 40 ans ». Une odeur d’huile essentielle flotte dans la boutique. Dans la pénombre du magasin, des hommes grisonnants entrent le regard un peu hagard. Ouvrir la porte est souvent le plus difficile. Le vendeur est là pour mettre à l’aise, et très vite, les visages se décrispent, les regards vers les étagères se font moins farouches. Le rayon vidéos attire le plus grands nombres de clients, comme prévu. Christiane quant à elle n’est pas une adepte des sextoys : « Franchement, si j’avais envie d’un pénis ou d’un substitut je ne serais pas lesbienne ».

« A 40 ans, une femme sait ce qu’elle veut, elle est enfin maître d’elle-même et ne se cherche plus. Elle n’a plus de temps à perdre et s’attache à tout ce qui est bon à prendre. »

« Globalement, les quinqua et sexagénaires expriment leurs désirs comme les plus jeunes, le sexe est devenu de moins en moins tabou pour eux » affirme Catherine Toulotte. Beaucoup viennent pour des problèmes d’érection, phénomène qui n’est pourtant pas en lien avec le vieillissement selon la sexologue. « Il s’agit plus d’un problème lié à la manière de se savoir vieillissant ». Cette facilité de dialogue reste quand même restreinte au domaine médical. Christiane confie que certaines de ses amies de son âge sont beaucoup moins loquasses sur le sujet. Quant à elle, elle fait office d’exception peut-être : « Ca ne vous pose pas de problème de parler de votre sexualité ? », à cette question, elle répond avec un naturel déroutant : « Absolument pas ! », et siffle une gorgée de son café. La différence entre la sexualité d’une femme de 20 ans et d’une femme de 50 ? « Quand on en a 20, on fait juste beaucoup plus souvent l’amour, à 50 ans, on est plus vite fatigué, c’est sûr, mais le désir est toujours là. Et puis à partir de 40 ans, une femme sait ce qu’elle veut. Elle est enfin maîtresse d’elle-même et ne se cherche plus. Elle n’a pas de temps à perdre et s’attache à tout ce qui est bon à prendre. »

Pas de soucis à se faire pour votre libido, le meilleur reste donc à venir.

Delphine Jung



Aujourd’hui, j’ai mangé des raviolis

20 Nov

Et viens que je te ramone la moule au désherbant.

Père LaTable

14 Nov

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