₪ Vous l’avez remarqué, les femmes sont avides de sexe, superficielles, fashionista, grandes cuisinières, et ultra consommatrices. Petit debrief de ce qu’on trouve dans la presse féminine. ₪
Rien de tel qu’un petit magazine féminin pour se remonter le moral. Ou pas. Sur la plage, ça ne vous suffit pas de reluquer les filles toutes plus belles les unes que les autres. Surtout plus belles que vous. En fait vous ne reluquez pas, vous vous comparez. Double dose quand vous commencez à feuilleter un Elle, Glamour, Cosmopolitain, ou Marie-Claire. Elles vous dégoutent. Vous culpabilisez en regardant le paquet de chouchous que vous venez d’acheter à un vendeur à la sauvette. Un œil sur le magazine, un œil sur ce délicieux en cas. Heureusement, vous découvrez dans le sommaire que 4 pages sont consacrées au « régime express ». Sauvée.
Les conseils sont simples au final. Il suffit de bouffer de la salade et des fruits, faire 6km à pied, avoir un coach perso, ne plus boire de vin ni de bières, ne plus aller dans les fast food, ne plus crouter devant la télé, bref, les plaisirs de la vie quoi.
Une fois que vous aurez mis en pratique ces excellents conseils régime, vous pourrez enfin niquer. On vous dira même comment faire, comment parler à votre partenaire selon sa catégorie socio-professionnelle, quelle tenue sexy mettre et comment le faire crever de plaisir pour qu’ensuite, vous creviez de plaisir. C’est obligé. Vous entendez? O-BLI-GE ! Si vous n’avez pas d’orgasme après tous ces conseils, vous êtes un cas désespéré. Au pire, on vous donnera quelques conseils pour optimiser vos plaisirs solitaires. Là aussi, si ça ne vous arrive jamais, vous avez sûrement un problème psychologique.
Mais avant il faut réussir à se mettre en avant, et la compétition est de plus en plus rude. La concurrence est de mieux en mieux gaulée, de mieux en mieux épilée, a des cheveux de plus en plus soyeux et le teint de pêche que vous n’aurez jamais. Vous faites preuve de mauvaise volonté, avec tous les conseils beauté qu’on vous rabâche. Mais pourquoi n’avez-vous pas encore acheté la crème DIOR anti-rides à 150€ franchement ? Et ce super mascara auto-tournicotant de Lancôme à 50€ ?
Il en va de même pour la mode. Parce que oui, forcément, vous vous habillez comme un sac à patate. Les couleurs de vos fringues ne sont pas coordonnées et ils ne mettent pas vos formes en valeur (tant mieux, selon la moyenne du magazine, vous êtes de toute façon obèse), justement parce que les couleurs ne sont pas coordonnées. Au placard vos chaussures ERAM et vos pantalons BERSHKA à 30€. Pour être sexy, il faut avoir la carte bleue qui va avec. Il n’y a que dans un slim Hugo Boss que vous serez belle, il n’y a que dans un gilet GUCCI que vous serez rayonnante, il n’y a que dans des talons JIMMY CHOO que vous aurez une dégaine de star. Par contre, ça vous coutera quelques milliers d’euros. Mais avoir du style, ça a un prix. Désolée.
Le problème, c’est que le régime salade-soupe-salade n’a pas eu l’effet escompté, et à moins que vous ayez la dégaine de Gisèle Bundchen, ces fringues sont littéralement immettables. Mais à défaut d’avoir du style, vous vous devez AU MOINS d’être une bonne cuisinière. C’est obligé, vous êtes une femme. Il y a à la fin du magazine quelques recettes bio et light avec plein d’ingrédients impossibles à se procurer au supermarché du coin: de la farine d’épeautre, de la moutarde de betteraves, des feuilles de sauges fraîches, ou des canneberges déshydratées. Parfois, il y a même des ingrédients dont vous ignoriez l’existence: de la fontina coupée en tranches ou de l’euphraise. Mais bon, ça a l’air bon, alors faites un effort !
Un peu plus loin, on vous sert dix pages « spécial mode » avec plein de photos trop belles avec des couchers de soleil trop beaux et des filles trop belles. Il faut bien vous rappeler à quel point vos cuisses sont cellulités et votre peau terne, vos seins pas assez galbés et votre ventre grassouillet. Cela a une importance pour les pages pub suivantes. Ces pages pub suivantes sont souvent déguisées, du style « les derniers accessoires ABSOLUMENT ESSENTIELS » (sinon vous êtes has-been), ou bien on vous présente une star et son univers : LE bouquin qu’elle lit que vous devez donc aussi lire, LA crème qu’elle met pour être si belle que vous devez aussi acheter, LE pantalon qui la rend si sexy que vous devez aussi vous procurez. Ils sont sympas, au moins ils imaginent que le régime des premières pages a marché sur vous. Mais les meilleures pub sont celles des crèmes anti-cellulite avec des gonzess en maillot de bain qui exhibent leur jambes parfaitement lisses, histoire de montrer combien la crème marche bien, surtout si vous n’avez pas de cellulite.
Par la suite, on vous suggère de faire un test. Un psychotest en fait. Ça fait plus mieux et moins ‘contrôle’. Les test, c’est parce que la femme moderne ne se comprend pas et ne se connait pas. « Est-ce que mon couple va durer ? » (on ne vous l’a pas dit, mais les journalistes de presse féminine on des talents divinatoires), « De quoi ai-je besoin pour être heureuse ? » ou mon préféré : « Je suis amoureuse ou bien ? » (on sait jamais, vous vous trompez peut-être), ou encore « Suis-je 100% à l’aise avec moi-même ? ». Un ramassis de questions avec des réponses qu’on va donner en sachant déjà le résultat. Souvent, on regarde les résultats avant même de faire le test psychotest, histoire d’orienter les réponses. Car dans le test « Quelle chaudasse êtes vous ? » mieux vaut tomber sur « vous êtes une vrai déesse de la séduction » que « vous avez du mal, mais avec nos supers conseils à deux balles, vous allez y arriver ».
Pour nous achever, il y a les pages « psycho-tout-court-sans-test-avec-juste-des-conseils-bidons », où le magazine se prend pour une encyclopédie freudienne en bas résilles. C’est souvent dans ces pages qu’on trouve (enfin) la solution pour récupérer son ex, se réconcilier avec une copine a qui on a volé son mec ou encore comment ne pas se sentir coupable parce qu’on n’a pas allaité. Le mieux, ce sont les pages « Osez assumer vos formes » où on vous colle une pub glossée avec une nana super bien gaulée à côté.
Bref, la presse féminine, c’est un ramassis de trucs pour faire culpabiliser. Heureusement que certains sauvent la mise avec un peu d’actu. Le problème, c’est que l’actu, ça nous déprime. On aurait donc presque envie de se trouver une petite crème à 150€ pour se remonter le moral vider son porte-monnaie.
D.J
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