Quand on commence, difficile de s’arrêter. Et ce n’est pas Daniel et sa femme, Carine, qui diront le contraire. Tous les deux collectionnent le service Obernai, Favori et Carmen. Mais surtout le service Obernai. Portrait d’une folie-passion.
Impossible de faire un pas dans la maison de Daniel et Carine sans se trouver face à une antiquité. « J’aime les vieilles choses, elles ont une histoire. On ne sait pas par quelle familles elles sont passées, mais elles ont quelque chose de fascinant », explique Daniel.
Alors dans sa maison, il y a des lampes en pâte de verre, des commodes napoléoniennes, d’anciens bénitiers, mais surtout, des étagères pleines du service Obernai fabriqué à Sarreguemines. Les assiettes sont soigneusement empilées et séparées d’une feuille d’essuie-tout, d’autres sont accrochées au mur. Les tasses… s’entasse et les beurriers trônent fièrement à côtés des soupières. Carine et Daniel ont accumulé plus de 1 000 pièces de ce service. Sans compter celles du service Favori et Carmen. Et comme il n’y a plus de place dans les armoires, certaines finissent dans des cartons.
« Quand on veut vraiment une pièce qui est en vente sur internet, on va directement la chercher »
Cette passion que d’autres nommerons lubie commence en 2001. Dans la tête de Daniel trotte le souvenir de cette assiette « Lhiver dans un village ». La signature: Henri Loux. Depuis sa plus tendre enfance, quand Daniel termine sa purée ou ses haricots verts, c’est le petit village de Hoffen enneigé qui se dessine sous sa fourchette. Comme une récompense pour ces brocolis avalés malgré leur aspect pas très ragoûtant. « Je me suis dit « J’en ai marre, je rachète mon assiette » et nous l’avons trouvée dans un supermarché », se souvient-il. Sa femme, elle, reste insensible à ce charme auquel succombe rapidement Daniel. « C’est parce qu’elle ne connaissait que les services Obernai récents! », lance-t-il. Mais pour l’assiette où figure Hoffen, Carine fait une concession: « C’était bête d’en acheter qu’une seule, alors on en a pris six »; A ce moment-là, elle ne sait pas encore que peu de temps après, la folie « service Obernai » l’atteindra aussi.
Ce n’est que plus tard, chez un antiquaire, lorsqu’elle tombe sur un petit plat à viande, « celui du potier », lui aussi marqué du tampon « Sarreguemines » que Carine craque. Elle est contaminée.: « J’ai dit à Daniel que si c’est ça, le service Obernai, alors je veux bien qu’on l’achète ». Seulement voilà, le plat est à 150€, et ça fait beaucoup pour un plat. Le couple rentre bredouille. Le lendemain, ils se comprennent: « On a eu la même pensée, et on est retourné à Châtenois l’acheter », racontent-ils.
C’était le pas à franchir. Depuis, le couple scrute quotidiennement les annonces sur des sites de ventes aux enchères ou de simple revente. « Parfois, quand on veut vraiment une pièce qui est en vente sur internet, on attend pas et on va directement la chercher. On a déjà fait 500 km pour ça », explique Daniel. Forcément, la vaisselle envoyée par la Poste ce n’est pas l’idéal.
D. Jung
Lire l’article complet dans les DNA du dimanche 21 avril – Pages locales de Molsheim-Obernai