Un Noël dans les caravanes

26 Fév
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Crédits photo: Delphine Jung

Même sur une aire de gens du voyage, il y a de quoi fêter Noël. Il suffit d’un sapin, de guirlandes et de quelques décorations colorés pour inviter le père Noël chez soi. Comme partout ailleurs.

Dans la caravane de Véronique, un tapis blanc mousseux recouvre une petite table. Dessus, une multitude de figurines et de maisonnettes. Dans celle de sa voisine, un sapin de Noël saupoudré de fausse neige et orné de boules, de clochettes et d’étoiles colorées. A côté, des statuettes: des rennes, des pères Noël, des lutins rieurs. L’esprit des fêtes de fin d’année est bel et bien là, sur l’aire d’accueil des gens du voyage de Molsheim. Plusieurs caravanes sont parées de guirlandes lumineuses et clignotantes. Sur les vitres, des autocollants de Noël. Certaines doivent encore être décorées, mais cela ne va pas tarder. « Nous achetons le sapin souvent à la dernière minute, parce que ça prend de la place da,s la caravane, confient Pascale et Linda. Et on ne le garde pas très longtemps. » Sous le sapin, pas de crèche: « C’est parce que nous sommes évangélistes », explique Samuel. Véronique, la femme du pasteur prefère se qualifier de « pentecôtiste ». Elle affirme que sa religion se rapproche du protestantisme: « Nous n’honorons que Jésus et pas la Sainte Vierge. Il n’y a que lui qui se soit donné à la croix. »

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Crédits photo: Delphine Jung

Elle est très fière de ses premières décorations, même si le roi des forêts manque encore à l’appel pour l’instant. « Nous sommes nés en Alsace, nous connaissons ses traditions et nous fêtons Noël comme les sédentaires » , affirme-t-elle. Chez eux aussi, le père Noël vient délivrer les cadeaux, « mais le 25 plutôt, parce qu’il passe pendant la nuit ». Et comme ailleurs, les adultes ont la lourde tâche de revêtir la robe rouge et la fausse barbe blanche. « Il y a encore quelques années, c’était mon mari qui s’en chargeait, raconte Véronique. Maintenant, les enfants sont grands ». Noah et Peyton, deux bambins, se réjouissent déjà. Ils savent qu’une console, une trottinette ou une guitare les attendra sous le sapin. « C’est surtout pour eux qu’on fait tout ça », lance Samuel. Mais pas de quoi faire de Noël un moment fort de l’année d’après lui. Désiré, son voisin de caravane n’est pas d’accord: « C’est la naissance de Jésus! » « Mais non, ça c’est le Pape qui l’a décidé. A la base, Noël est une fête païenne », rétorque Samuel. […]

Mais ce qui compte avant tout pour eux, c’est bel et bien la famille. […] « Chez nous, c’est vraiment très familial, cette année on sera 22 », explique Pascale. Il leur arrive parfois d’installer un chapiteau pour accueillir tout ce monde. Déjà, Pascale et Linda réfléchissent au menu qu’elles offriront à leurs convives. « Je ne sais pas encore quoi faire, mais ce sera un grand repas […] ». Pour Véronique, « ça va dépendre du budget ». […]

Loin de l’extravagance

Cette opulence, Pisla Helmstetter, tzigane sédentarisée à Barr, n’en veut pas. « On n’est pas des cochons. A Noël, il faut penser un peu aux autres, à ceux qui n’ont rien, aux enfants qui meurent de faim ». Son petit fils, Jo, précise: « C’est vrai que chez nous, c’est un peu à la bonne franquette. On mangera du fromage et de la charcuterie et ma grand-mère nous racontera ses souvenirs d’enfance »…

D. Jung

La suite à lire dans les DNA du 25 décembre 2012 / Page locale de Molsheim-Obernai

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