Le vin de la patience

19 Mar

Vendredi dernier, Gérard Blaess, bien connu sous le pseudonyme de « Petit poucet », s’est lancé dans les vendanges tardives. Un risque que ne prennent pas tous les vignerons.

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Crédits: Delphine Jung

Le Petit poucet, malgré sa taille, n’a peur de rien. Il prend des risques. Comme celui d’attendre que son raisin arrive à maturation complète pour en récolter le nectar qui donnera un cru de vendanges tardives. « Cette année il fallait être patient parce que le temps s’est dégradé d’un coup, ce qui a bloqué la maturité du raisin. Beaucoup ont laissé tomber la vendange tardive, mais finalement, je trouve que ça a l’air pas mal. En plus, la cueillette est facilitée par les dernières gelées qui ont fait tomber les feuilles », s’enthousiasme Gérard Blaess, vigneron.

« Il faut que le réfractomètre indique au moins 16°C. La règle s’est durcie, avant c’était 15,3. Là le réfractomètre prévoit 17,5 °C, c’est bon signe »

Mais pour être sûr de sa valeur supposée, le plus petit vigneron d’Alsace doit vérifier la qualité du jus. Il saisit alors un bâton en bois et pique violemment le raisin qui remplit déjà quelques bassines. Il récupère ensuite les deux goutes qui tombent du bout de bois sur un réfractomètre. En regardant dans l’œilleton, une échelle indique la potentielle teneur en sucre du nectar. « Il faut que le réfractomètre indique au moins 16°C. La règle s’est durcie, avant c’était 15,3. Là le réfractomètre prévoit 17,5 °C, c’est bon signe », explique le vigneron.

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Les vendanges peuvent donc continuer en toute sérénité. Dans les lignes, la famille donne un coup de main. Le travail est minutieux, mais les coups de sécateurs sont sûrs, francs. Les vendangeurs doivent faire attention aux grains qui peuvent éventuellement tomber. « Ce sont ceux qui sont le plus concentrés en sucre », rappelle Gérard Blaess. Il veut le meilleur pour sa cuvé de pinot gris vendanges tardives. Une fois les seaux pleins, il les recueille et les déverse une nouvelle fois dans d’autres bassines. Une fumée s’en dégage. Il prend en main une grappe et raconte: « C’est ce qu’on appelle le grain noble »

Plus les grains de raisins sont flétris, mieux c’est. Les grappes sont parsemées de pourriture grise. « C’est ce qui donne ce caractère noble au fruit, mais il y en a un peu moins cette année », avoue le producteur. Pour lui, la récolte sera de toute façon moins importante que pour les autres vignerons. Le Petit poucet ne dispose que de 9 ares de vigne.

D. Jung

La suite à lire dans les DNA du 15 novembre – Pages locales de Molsheim-Obernai

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